Passé de Thran

Ma formation.



Je venais d'avoir 14 ans. Il me fallait désormais choisir une classe. Après une longue réflexion (souvent en compagnie de Fyrias), j'avais choisi la magie, et plus précisément la magie pyro-élémentaliste, à cause de mes dons pour l'étude et les pratiques magiques.

Il faut savoir qu'un mage ne se résume pas à un vieux barbu qui lance des incantations sans queue ni tête. Les mages doivent étudier de nombreuses années avant d'être pleinement reconnus comme tels. Ils doivent également être érudits, car la plupart des grimoires sont rédigés dans des langues qui ne sont plus utilisées à ce jour.

Je l'annonçai donc à Eythrin, mon père un matin. Il le prit très bien, car il était très ouvert d'esprit (pas comme certains père qui exigent de leurs enfants qu'ils pratiquent la même classe qu'eux.) Il me recommenda même un vieux mage, Sunug, qui pourrait me prendre en apprentissage car son dernier apprenti avait terminé sa formation il y avait à peines quelques lunes. Il habitait dans une petite ferme à la périphérie du village, bien que j'appris par après qu'il n'habitait là que très rarement, voyageant le plus souvent d'un bout à l'autre du monde.

Je trouvai sans difficulté sa maison et frappai à la porte. Il vint m'ouvrir.
Je me rappellerai toute ma vie ce premier contact avec celui qui allait devenir mon maître spirituel. Il portait un long manteau, comme il est d'usage dans notre classe, de couleur pourpre. Ses yeux reflétaient une vivacité et une profondeur d'esprit qui me frappa. Son visage, dont les rides marquaient les années, semblait bienveillant mais néanmoins capable de sévérité.

-Je suis Thran, fils d'Eythrin, pour vous servir !
"-Je suppose que tu sais que je suis Sunug, fils d'Okori, maître sans apprenti ?"
-Oui, sire.
"-Allons, allons, pas de "sire". Nous ne sommes même pas encore liés par les liens de l'apprentissage, donc pour le moment appelle-moi "Monsieur"".
-Bien, monsieur.
"-Avant de commencer, il conviendrait peut-être que je te fasse entrer."

Il s'écarta alors pour me laisser passer. J'entrai dans le hall, et découvrait un intérieur simple, presque spartiate, mais assurément celui d'un puissant mage. Des étagères couvertes de livres occupaient tous les murs, et de nombreux parchemins jonchaient la pièce.
"-Je n'ai pas l'habitude de recevoir des visiteurs", dit-il sur un ton d'excuse. "Cela te dérange-t-til ?
-Aucunement. Ma mère m'a forcé pendant de longues années à ranger ma chambre, et je faisais toujours cela avec le plus grand déplaisir.
"-Tant mieux. Je ne suis pas très ordonné non plus. Veux-tu une tasse de thé ?"
-Oui, s'il vous plaît.
Il alla donc dans la cuisine, et revint quelques minutes plus tard, chargé d'un plateau sui semblait dater de la création du village tant il était poussiéreux. Sur le plateau se trouvaient une théière accompagnée de deux tasses. Il me fit signe de m'asseoir sur l'un des deux fauteuils présents dans un coin, et il posa le plateau sur la table basse, avant de servir une tasse à moi et à lui-même. Je bus le thé à petites gorgées, car il était réellement bouillant, même pour un Ange de Feu.
"-A présent, discutons un peu. Tu m'as dit que tu te nommais Thran, et que tu étais le fils d'Eythrin. Entre nous, ces informations ne m'importent guère, à part ton nom. Avec tous le respect que je dois à ton père, puisque j'imagine que c'est lui le dénommé Eythrin, sa personne ne m'intéresse pas beaucoup. Mais parlons de toi. Qu'as-tu fait comme études jusqu'à maintenant ?"
J'ai fait mes classes basiques, avec la formation en armes obligatoire.
"-As-tu déjà fait de la magie ?"
-Un peu, mais je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça. On nous a enseignés à allumer un feu en utilisant simplement notre force mentale.
"-C'est déjà une bonne base, je peux te l'assurer. Fais-moi une démonstration, s'il te plaît."
-Ici ? Mais que dois-je allumer ?
Il me désigna la cheminée.
"-Allume-moi un bon feu."
Je me concentrai alors, et un feu crépita bientôt dans l'âtre.
Sunug, qui m'avait observé alors que je me concentrais, me regardait maintenant d'un oeil avisé.
"-C'était un bon coup d'essai. Mais tu prends trop de temps pour te concentrer. Mais après tout, je suis là pour t'apprendre la magie, pas pour te critiquer."

Il se leva alors, et, d'un mouvement brusque, fit surgir de nulle part une boule de feu.
"-Si tu acceptes de devenir mon disciple, je t'apprendrai à faire ce genre de choses, et bien plus encore. Mais il y a des conditions. Tu devras désormais m'appeler "Maître", et m'obéir pendant tout le temps que durera ton apprentissage, quoi que je t'ordonne. Y es-tu prêt ?"
Je le suis.
"-Bien. Maintenant, touche cette boule de feu avec ta main droite."
-Pardon ??
"-Tu m'as très bien entendu. Je t'ai ordonné de toucher cette boule de feu, et j'attends que tu obéisses à mon ordre."
Son visage semblait sévère tout d'un coup. Alors je pris mon courage à deux mains et touchai la boule de feu. Je m'attendais à ressentir une grande douleur, mais il n'en fut rien. Au contraire, je me sentais extrêmement bien. Une voix parla alors, dans ma tête., tandis que je ne voyais plus rien.
"-En acceptant ce défi, tu as scellé ton pacte avec moi, Sunug, fils d'Okori. Je jure solennellement de t'apprendre l'art du pyro-élémentalisme, en échange de quoi tu m'obéiras."
Une volonté étrange s'empara alors de moi, bien que je gardais le contrôle de ma voix. Cette volonté me soufflait ce que je devais dire.
-Et moi, Thran, fils d'Eythrin, je jure solennellement vous obéir, Maître.
La sensation étrange s'arrêta alors, et je recouvrai la vue.

La première chose que je vis fut le visage de mon maître, rayonnant.
"Je sens que nous allons faire de grandes choses ensemble, apprenti. Mais avant, il faut que je te montre tes appartements".
Il sortit dans le hall, où je le suivis, puis il monta un escalier exigu, pour arriver devant une porte.
"-Ici commence ton domaine, ta maison, ta chambre pour les 7 années à venir. Je n'y pénétrerai que sur ton invitation, et tu seras libre de l'adapter selon tes désirs."
Sur ce, il poussa la porte.

La chambre était de taille moyenne, plus grande que celle que j'occupais chez mes parents. Les murs étaient en pierre brute, et le plafond reposait sur une grande poutre. Le sol était en bois, ce qui me parut quelque peu dangereux pour la chambre d'un Ange de Feu. Mais je ne fis pas de commentaire.

Cependant il sembla lire dans mes pensées et dit :
"Ne t'en fais pas. Ce plancher est enchanté, il ne brûlera pas."
-Me voilà rassuré.

Dans un coin trônait un lit simple, presque rudimentaire. Dans le coin opposé se trouvaient une table ainsi qu'une chaise.
"-Ce sera ton bureau. Tu auras de nombreuses occasions de t'en servir, crois-moi"
Puis il regarda par l'unique fenêtre, qui avait la même taille que la porte.
"-Il se fait tard, je te conseille de dormir dès maintenant. Nous aurons beaucoup à faire demain."
-Oui, maître.

Je me couchai donc, les ailes repliées et couché sur le ventre, comme il convient aux Anges de le faire. Je tombai instantanément dans le sommeil.

Le lendemain ce furent les cris de mon maître qui me réveillèrent.
"-THRAN !!! Debout !!!!"
Je grommelai dans mon sommeil.
"-Debout, c'est un ordre !!!"
De mauvaise grâce, je me levai et descendis les escaliers.
Sunug m'attendait, assis dans un fauteuil du salon.
"-Tu es beaucoup trop lent. Si jamais un jour on t'attaque par surprise la nuit, il faut que tu sois capable de te réveiller et d'avoir l'esprit clair en quelques secondes. Mais cela fait partie de ton apprentissage, et nous n'en avons pas encore réellement parlé."
Il se tourna vers moi, et ses yeux plongèrent dans les miens, et je sentais que nos esprits étaient liés par sa volonté.

"-En tant que mage, tu apprendras essentiellement la magie, mais pas seulement. Tu devras développer toutes les capacités qui te permettront de survivre dans le monde extérieur, en dehors du territoire pyro-angélique. Ainsi la première année de ton apprentissage sera exclusivement dédiée aux corvées ménagères et à l'étude."
J'accusai le coup. Un an sans faire de magie, cela me semblait irréel.

"-Après cette année, si je te juge près, nous commencerons le combat à l'épée. Pendant toute une année tu ne feras que combattre, manger et dormir. L'année suivante sera consacrée à l'étude des langues, . Les 4 ans restant seront une période où tu apprendras la magie, et où tu continueras à étudier."

Il fut fait comme il fut dit, et je passai ma première année (celle de mes 14 ans) à apprendre à reconnaître les herbes médicinales ainsi que aromatives, à chasser sans l'aide de la magie, à apprendre à survivre dans un milieu où il n'y a pas d'eau (il faut prendre l'eau directement dans les nuages, et c'est un exercice très difficile).

"-L'étude est primordiale dans notre classe. Les mages se doivent d'être des puits de savoir, des érudits, car ils sont souvent les guides des expéditions."
J'appris donc les légendes et histoires de chaque race, ainsi que leurs coutumes. La géographie me fut aussi imposée, et je sus bientôt le nom du plus petit ruisseau des Marais de la Désolation.


Ensuite vint l'année de mes 15 ans.
"'-Tout mage qui se respecte parle toutes les langues. C'est une condition sine qua non à l'état de mage, car la plupart des grimoires sont rédigés dans des langues que seuls les érudits connaissent."
Il me fallut donc lire, écrire et parler en néo-elfique, en ancien elfique, en néo-nain et en ancien nain, ainsi qu'en langage gnome. Je passai ainsi de longues heures assis à mon bureau à m'user les yeux sur des vieux parchemins jaunis, qui contaient les grandes batailles ou les légendes de notre monde.
Sans compter que l'ancien langage était aussi au programme, et je passai mes journées à tenter de maîtriser les différentes déclinaisons qui font qu'un incantation réussit ou qu'elle échoue.
A la fin de cette année, j'étais parfaitement polyglotte, ce qui stupéfia mes parents.

Je les voyais une fois par mois, à l'occasion de la pleine lune. C'était pour moi l'occasion de reprendre contact avec eux, ainsi qu'avec mon frère Lephuo, auquel j'écrivais souvent.


L'endurance physique fut à l'ordre du jour quand j'eus 16 ans.
"-Un mage ne peut pas se permettre de délaisser son endurance physique. Car s'il mise tout sur la magie, il va épuiser sa volonté pour faire des choses que n'importe qui de suffisamment entraîné accomplirait sans problèmes.
J'avais 14 ans, et on peut dire que j'étais assez maigrelet. Je dus donc couper des bûches, soulever des pierres et d'autres exercices qui me vidaient totalement l'esprit.
"-Le vol est aussi primordial. Il t'arrivera parfois d'être poursuivi par des dragons, et je peux t'assurer que ta survie dépend alors uniquement à ton habilité à voler."
Après cette année-là, mon corps était méconnaissable. Mes muscles s'étaient très forts développés (mais pas trop, car cela aurait pu altérer ma croissance), je courais à une vitesse folle (mais pas assez pour attraper une biche, malheureusement) et je volais comme un phénix.
"-C'est bien, mais l'endurance s'entretient. Il te faudra tous les jours faire 150 pompages, dont la dernière centaine altérnativement entre la main droite et la gauche. Je veux aussi que tu coures au moins une heure tous les jours, et que tu voles autant que tu pourras.

Les 4 ans qui restaient avant la fin de ma formation furent en grande partie occupés par la magie, même si je continuais à entretenir mon endurance et à étudier.

"-La magie est unique, mais elle posséde de nombreuses formes selon le peuple qui l'utilise ou la classe de mage qui l'employe. Par exemple, les illusionnistes employent exclusivement de la magie pensée, car c'est la seule qui leur permette de formuler leurs sorts sans être découverts.
Il arrive même que plusieurs sortes soient utilisées dans une même classe. Je sens que tu commences à t'embrouiller, donc je vais faire une petite mise au point.

Il y a plusieurs "couleurs" de magie.
-La magie noire est une magie maléfique, qui se distingue car elle nuit à la liberté de chacun. Tuer, voler, tromper, mentir, cacher, tout cela fait partie de la magie noire.
-La magie blanche n'existe pas réellement. Sa notion a été abandonnée lors du conseil de 1786 sur la classification de la magie. On considère qu'elle est un ensemble qui contient toutes les magies qui ne sont pas maléfiques.
-La magie rouge est celle qu'utilisent les alchimistes et les enchanteurs. Elle altèrent la nature des objets, et se pratique essentiellement à l'aide des runes.
-La magie bleue est celle que nous, élémentalistes, employons. Elle agit essentiellement sur les 4 éléments.
-La magie mauve est celle des illusionistes. C'est la magie des esprits, elle est donc aussi utilisées par les démonistes lorsqu'ils invoquent des fantômes.

Mais la magie est avant tout unique, et tout magie puise sa force en toi-même. La magie puise dans ta volonté, elle n'est qu'un moyen de parvenir à faire quelque chose. La magie en elle-même n'est rien, elle est comme un cheval. Si tu ne le nourris pas, il ne t'es pas utile. Mais si tu le nourris, il te sera très précieux. La magie fonctionne de manière similaire.

La magie, au même titre que l'air, nous entoure. La volonté va te permettre de puiser dans la magie. La plus grande dépense de volonté se produit au moment de l'absorption de la magie, et non pas, comme beaucoup de novices le pensent, au moment de sa transformation par le biais d'une incantation, d'un mouvement des mains ou d'une pensée.

La volonté s'entretient, et il faut s'entraîner régulièrement pour accroître la volonté dont on dispose. La volonté est aussi nommée mana.

La puissance des sorts dépend du sort, mais aussi de la quantité de magie dont tu disposes, et donc de la dépense de volonté que tu es prêt à assumer.

Un simple exemple : une boule de feu. Pour créer une boule de feu, il faut que tu puises dans la magie. C'est à ce moment-là que tu dépenses ta volonté. Ensuite, une fois que tu as la magie en toi, tu peux en faire ce que tu veux, tant que tu en as assez. Pour une boule de feu moyenne, la dépense est comparable à un 100 mètres sprint.

La magie se décline sous trois sortes : orale, pensée ou gestuelle. Les 3 diffèrent beaucoup, et ton choix devra se faire en fonction des circonstances.

-La magie orale a une puissance moyenne. Son avantage est sa vitesse d'exécution, mais elle révèle le sort à l'adversaire qui peut dès lors tenter de le contrer.
-La magie pensée ne révèle par le sort à l'adversaire, mais sa puissance est plus faible. De plus, emme nécessite un esprit vide de toute pensée parasite, car elle pourrait altérer le sort.
-La magie gestuelle est le plus puissante, mais aussi la plus lente.

Il est possible de combiner 2 ou 3 sortes, mais cela te demandera d'absorber 2 ou 3 fois plus de magie, donc une dépense 2 à 3 fois plus importante de mana."

Je passai donc mes journées à améliorer ma volonté, et à apprendre des incantations, travail grandement facilité par ma connaissance des autres langues.
"-Pour un sort, l'ancien langage est toujours bon. Mais si tu as affaire à un animal ou une plante, préfère l'elfique, ancien ou nouveau. Les Elfes ont percé à jour la plus grande part des mystères dus à la nature, et leur langue est plus puissante que l'ancien langage pour la faune et la flore.
Le langage nain, par contre, te sera utile si tu a affaire à une pierre. Leur langage te permet de faire ce que tu veux des minéraux.
Les langage des Humains et des Gnomes est à éviter, car les réactions peuvent être surprenantes, et pas toujours dans le bon sens."

A la suite de cela, je devins mage, à l'âge de 21 ans.
La cérémonie se déroula dans les airs. Sunug m'avais demandé de m'envoler avec lui au-dessus de sa maison. ll m'annonça alors mon épreuve : je devais embraser simultanément trois boules de feu, deux murs de flammes, et invoquer une projection de dragon.
Les boules de feu ne me posèrent pas de problèmes, j'en avais déjà invoqué plus auparavant. Les murs furent plus ardus, mais j'y arrivai. Il ne me restais presque plus de mana lorsque je devais invoquer le dragon. Je dus alors me concentrer.

Respire.
Inspire.
Expire.
Ne pense à rien.
Sois le feu.
Ressens le vent influencer ta flamme.
Ecoute tes pieds qui brûlent le bois.

J'étais à bout de forces, car mes autres sorts me pompaient toute mon énergie.

Luthien....

Alors se réveilla en moi une force cachée, une rage oubliée, la frustration de ne pas pouvoir l'aimer avant de nombreuses années.

Mes traits étaient transformés. Je faisais peur à voir, mes yeux semblaient pouvoir incendier la terre entière. Sunug le vit, et il semblait fier, fier de voir que j'avais trouvé en moi la force nécessaire à mon épreuve.

Je sentais le sang bouillir dans mes veines.
Mon coeur battait à tout rompre.
Mes ailes brassaient l'air avec une force inhabituelle.

Je lançai le sort d'un geste brusque. Le dragon apparut, magnifique dans son armure de flammes. Il me regarda un instant, puis disparut. Mon épreuve était terminée.


(((ce topic n'est pas fini, je dois encore parler de ma formation de forgeron, mais je ferai ça une autre fois.)))

Ma formation de forgeron

Comparée à la formation de mage, qui me demandait tout mon temps, la métallurgie était assez agréable. J'entrai en apprentissage chez un forgeron proche de la demeure de Sunug. C'était Qerilf, un Ange de Feu grand et gros, qui faisait peur aux jeunes enfants, et, à vrai dire, à moi aussi. J'aillai donc frapper à sa porte peu après mon installation chez mon maître.

Il vint m'ouvrir, et quand la porte révéla la forge, une chaleur intense me saisit.
"-C'est pour quoi ?"
-Bonjour, Maître forgeron. J'aimerais entrer en apprentissage chez vous.
Il me jaugea de haut en bas.
"-Tu m'as l'air un peu maigrichon. Tu es sûr d'avoir choisi le bon métier ?"
-Oui, monsieur.
J'en étais sûr pour avoir passé des nuits blanches à réfléchir sur ce sujet.
"-J'ai déjà un apprenti, mais je t'accepte."
J'entrai dans la forge, où se trouvait déjà un jeune Ange. Il devait avoir mon âge, car nous avions la même taille.
Il me salua d'un signe de tête.
"-Je me nomme Kiriel, Elémentaliste d'Air, pour te servir."
-Et moi je suis Thran, Elémentaliste de Feu, à ton service.
"-Bon, les gamins, c'est pas tout ça mais Thran dois commencer à apprendre."

Je passai une journée et demi par semaine à apprendre la métallurgie. J'eus la surprise de voir que Qerilf, une fois qu'il était face à ses outils, avait une délicatesse infinie, et qu'il était particulièrement doux en forgeant, comme s'il avait peur de vexer le métal.

Pendant le peu de temps libre que nous avions, Kiriel et moi discutions de nos formations. Apparemment, tous les Elémentalistes avaient les mêmes obligations, car nos formations étaient similaires. Nous nous apprîmes mutuellement des sorts, moi de l'Air et lui du Feu, et ainsi je devins à moitié Elémentaliste d'Air.

Enfin, après 7 ans j'eus la joie d'entrer dans l'Ordre de Firthon. A cette occasion nous allâmes, Qerilf, Kiriel et moi au quartier-général de l'Ordre, à Aoï. Il y eut toute une cérémonie, qui fut fabuleuse d'ailleurs, mais qu'il me serait malaisé de décrire.

Au moment de recevoir l'insigne de l'Ordre, Qerilf me serra dans ses bras si forts que si je n'avais pas appris un sort d'Air qui permet de respirer sans l'aide des poumons je serais sans doute mort étouffé.
"-Je vois un grand avenir pour toi, Thran. L'Ordre sera fier de toi".
Sur ce, je partis rejoindre Luthien.